Francis Arguin - Le feu et son double, 2006 (Photo : Artur Tajber) |
Samedi le 9 juin à 15h, je présente la performance Le feu et son double II ou Une performance qui serait de Francis Arguin à CIRCA. Cette série d'actions est une honnête tentative de prolonger la pratique performative de Francis Arguin à travers une nouvelle performance.
« Je nous souhaite d’user nos corps à la corde, je veux nous voir la langue à terre d’être tellement libres, des plasters sur les genoux d’être tellement excités, trop pressés, les joues sanguines, le cœur haut dans les airs.Qui est l’ancêtre de qui? Dans le monde parfaitement horizontal, l’autorité est l’outil plate (ou étoilé) qu’on se passe de main en main.
Je nous souhaite d’être ces obélisques intacts dressés au milieu des villes et autour desquels on crée de grandes places pour se rassembler. Ces monuments élevés qui ponctuent nos allers-retours, ces points de repère fiables où nous nous donnons rendez-vous à n’importe quel moment de la journée et contre lesquels nous nous appuyons pour frencher au soleil. »
- Je serai un territoire fier et tu déposeras tes meubles, Steve Gagnon
Qu’elle est ma part légitime de la vie des autres? Mon origine se déplace avec moi. Subjective, personnelle, une génération grosse comme ma main: Francis Arguin, Christian Messier, Francis O’Shaughnessy, Vicky Sabourin, Julie Andrée T.
Quelle performance n’a jamais changé de visage? Permettez-moi d’employer cette technique ancestrale, le « de ». Redorez-moi ce verbe qui a mal vieillit: cannibaliser. Fondez-moi un mouvement, appelons-le l’International factice qui prolongera les pratiques hors de ses corps et hors de ses vérités.
Croquis de la Montagne de feu par Francis Arguin |
Présentation par la commissaire, Janick Burn :
Cette programmation s’est amorcée comme une archéologie performative du milieu du CIRCA art actuel, des pratiques artistiques gravitant autour de celui-ci et, plus particulièrement, de celles des performeuses et du performeur prenant part à ce trentième anniversaire. Dans cette perspective, il a d’abord été nécessaire de s’interroger sur les conditions d’apparition de ce milieu et de ces pratiques.
Selon la philosophe Hannah Arendt, l’action est la faculté de commencer. L’action – dont l’avenir est inconnu – donne naissance à la communauté qui existe tant que nous agissons. Si elle cesse, la communauté s’éteint, pouvant ensuite renaître sous de nouvelles configurations. Nous sommes donc là à sans cesse agir, à recommencer et à refaire œuvre. Par ce fait même, les traces de l’origine singulière sont brouillées parmi le pluriel de commencements qui créent du nouveau à chaque pas.
Se pencher sur l’action, sur le commencement, c’est aussi se confronter aux motifs récurrents, aux cycles qui se perpétuent; à la volonté de les affirmer en les conservant ou encore de les renverser en les transformant.
S'est ainsi développée une réflexion à propos du temps. L’exercice de souligner un anniversaire implique de se saisir d’un passé afin de l’engager dans un présent. Mais ce présent s’éloigne imperceptiblement, devenant passé aussitôt qu’il est vécu. Dès lors, les récits de l’avant et du maintenant, du différé et de l’instantané, se superposent.
Les artistes investissent donc ces conditions : Sophie Castonguay avec le poids de la parole qui habite nos corps, Jean-Sébastien Vague avec les espaces peu accessibles qui accueillent la poussière et Hugo Nadeau avec une appropriation des disparitions influentes.
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ÉVÉNEMENT : Le feu et son double II ou Une performance qui serait de Francis Arguin, performance à CIRCA
LIEU : 372, rue Ste-Catherine Ouest, Montréal - Espace 444
DATE : 9 juin 15h