Un article d'Antonio Larios
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Le Cabinet de Fumisterie Appliquée au travail |
Pour trois semaines seulement, nous pouvons admirer l'exposition de performances du Cabinet de Fumisterie Appliquée, un duo qui a débarqué de France sans rien apporter. Elles ont créé leur ambitieuse œuvre au fur et à mesure à l'aide de déchets et de boues, avec plusieurs citoyens de Chicoutimi.
Dans un des nombreux terrains vagues de la ville, les deux artistes du Cabinet étaient accompagnées d’Hugo Nadeau, de l'équipe du LOBE, qui a partagé les détails de l’événement intérieur qui a lieu dans un demi-sous-sol. L'exposition, pensée dans tous ses détails par le commissaire, s’annonce unique en son genre. En effet, l’œuvre ne fait pas que faire participer les citoyens de Chicoutimi, mais aussi une bande de chiens qui habitent la galerie. Cet ajout pour le moins inusité (comme un chien dans un jeu de quilles) est inspiré d'une performance de poules à la galerie Folie/culture il y a quelques années.
La rencontre de ces artistes est due à Hugo Nadeau, qui les a choisies pour être en résidence au LOBE pendant trois semaines seulement afin de voir ce qu’elles allaient créer ensemble. «
Elles aiment travailler à partir de qu'elles trouvent sur place », a expliqué le commissaire. Il voulait voir comment allaient collaborer ces deux artistes qui, selon lui, se complétaient.
Marijuana et champignon magique
« De bonne guerre à cette période de légalisation
»,
le commissaire offre un espace fumeur déjà rempli de fumée dans la galerie, que le public pourra utiliser à sa guise.
Le duo du Cabinet de Fumisterie Appliquée se chargera quant à lui du buffet de la soirée, dans lequel on promet des champignons vénéneux qui peuvent causer des diarrhées parmi le public. Le commissaire ne semblait par contre pas sûr de comment il prévoyait gérer cette cascade d'empoisonnements alimentaires.
« Le duo du Cabinet de Fumisterie Appliquée se chargera quand à lui du buffet de la soirée, dans lequel on promet des champignons vénéneux qui peuvent causer des diarrhées parmi le public. »
Une conférence de presse hors de l'ordinaire
Le LOBE n'a pas peur de sortir des sentiers battus et a choisi d'accueillir les journalistes dans un terrain vague, espérant recréer une expérience apocalyptique que, d'ailleurs, je n’oublierai pas de sitôt. Les artistes tiennent beaucoup à ce que les gens viennent à l’événement, et veulent apporter le public dans une ambiance de création « qui ne veut pas arrêter ». Elles continuaient même à travailler sur leur exposition au milieu du terrain, où on pouvait les voir jouer avec des « matières molles alimentaires » qu'on retrouvera dans l'exposition, semblables à celles qu'elles ont dû manger dans la galerie avec le commissaire pendant la résidence, nous a-t-on confié.
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Plusieurs journalistes s'étaient déplacé à la conférence de presse de l'événement, qui semble-t-il n'était pas la première. |
Des thèmes pour tous les goûts
Il ne faut pas être un expert en la matière pour apprécier ce type de performances, qui, c'est le moins que l'on puisse dire, offre des œuvres pour tous les goûts, des plus simples aux plus controversées. L'exposition porte même six titres et plusieurs thèmes, comme
la création, les fantasmes,
l'apocalypse et
la pauvreté. Les artistes tenaient à souligner que tout le monde peut apprécier les projets. «
Souvent, on a une perception de l’art actuel qui est très exigeante. On pense qu’il faut être connaisseur pour y aller. Les pièces que l’on présente sont très accessibles, et sont une belle initiation à cet univers-là », a affirmé le commissaire.
La résidence est présentée jusqu’au 23 novembre au centre d’artistes Le LOBE.
Antonio Larios